NOTRE IDÉAL, L’HUMANISME
Nous croyons que le projet qui peut rassembler les Français se résume en un mot : humanisme.
L’humanisme, n’est pas un voeu pieux, un souhait vague. L’humanisme, comme projet de société, si on le prend au sérieux, est exigeant, radical. Il consiste à organiser la société autour du développement humain, individuel et collectif.
Le mot est porteur de significations précises : garantir à tous les biens nécessaires : ceux de la subsistance, du logement, de la santé, du soin face à la maladie, de la prévention, l’emploi au plus grand nombre, l’éducation, la formation professionnelle, la sécurité et la sûreté, la protection contre toutes les discriminations. Offrir à tous, en tout cas au plus grand nombre, les biens supérieurs : la reconnaissance de son identité ou de ses identités, la culture, l’expression artistique, la formation au long de la vie, la protection des opinions, des convictions philosophiques ou religieuses. Assurer au pays les conditions de son rayonnement, création économique, recherche scientifique, création artistique, vie culturelle, protection de sa langue, et même de ses langues régionales, et de sa pensée. Donner au citoyen la liberté de juger et lui reconnaître le droit de comprendre et d’influencer, par ses choix politiques, l’évolution de la nation. Le protéger et favoriser son émancipation face à toutes les dépendances et à toutes les aliénations.
De tout cela, nous sommes bien loin. D’immenses progrès ont été faits, au travers des générations, dans le domaine des biens matériels. Cependant les inégalités subsistent et se creusent, de plus en plus de femmes et d’hommes sont exposés à la précarité et à la violence de conditions de vie inacceptables. Et quant au développement moral il semble plus souvent reculer qu’avancer. La culture elle-même se transforme le plus souvent en spectacle, et de moins en moins en pratique. Dans la société, le citoyen se ressent comme soumis à la loi du plus fort. On a l’impression que le privilège va au privilège. Dans le domaine des biens supérieurs, où la personne humaine se trouve ou se retrouve, notre temps a beaucoup à construire.
Nous proposons ce projet pour que les Français retrouvent courage et foi en l’avenir.
Nous proposons ce projet pour que le pessimisme recule et que l’optimisme revienne.
Particulièrement, ce projet est dédié à tous ceux qui craignent que leurs enfants aient une vie plus difficile que la leur, pour qu’ils soient assurés qu’il existe un chemin qui rendra la vie dans notre pays plus équilibrée, plus créative et plus heureuse. La France a beaucoup pour elle. Il suffit qu’elle prenne conscience de ses forces, qu’elle retrouve ses valeurs, et qu’elle les tourne vers l’avenir.
Pour beaucoup de Français, déçus par les promesses non tenues, cela paraît impossible. Nous croyons le contraire. Nous pensons que les idées et les repères existent, qui permettent de construire une société juste, créative, avec une croissance soutenable au cours des générations. Comme toujours dans l’histoire, ce sont des idées et des principes simples qui permettent de faire de grandes choses, soutenus avec courage et persévérance.
NOTRE MÉTHODE, LE RÉFORMISME
Notre conviction est qu’il existe une méthode pour le changement : le réformisme. Des repères simples, le refus de la précipitation, une démarche d’explication et de conviction, la fixation d’objectifs connus de tous, la prise en compte de l’expérience de la société civile, la confiance, tout cela met le changement à portée de la main. Nous croyons que c’est vrai pour l’éducation, la recherche, l’emploi, notre système de santé, notre agriculture, la fiscalité, les institutions, les libertés publiques, la politique en direction des entreprises.
Pour rendre notre société équilibrée, avec une croissance durable, soutenable, cela demande un long effort, une vraie volonté politique.
Mais il n’est pas difficile de faire de la France, en un temps assez court, le défenseur et l’exemple de la sobriété en matière d’énergie, du transport, du bâtiment, de la vie quotidienne. Il suffit d’appliquer à ce sujet, en définissant des normes qui s’appliqueront à tous, en matière d’isolation, en matière de transport, une volonté de tous les jours, sans changer de cap. Il suffit de soutenir la production d’énergie renouvelable et une recherche au long cours sur le retraitement des déchets nucléaires.
Pour retrouver les libertés intactes, une démocratie sobre, où le pouvoir est respectueux de la loi et de la décence, où les puissants se souviennent de la réalité des conditions de vie de leurs concitoyens, et arrêtent l’arbitraire, le népotisme et le gas-pillage, ce n’est pas difficile, il suffit de le vouloir et de définir les institutions qui obligeront à garder ce cap.
Ce qui sera plus difficile, il ne faut pas le cacher, ce qui demandera un long effort, ce sont les déficits et la dette, tant les finances publiques de notre pays sont déséquilibrées et ont été conduites à une situation proche de la rupture. Beaucoup d’habitudes ont été prises, qui exigeront, pour les changer, une prise de conscience générale. L’attitude d’économie raisonnable qui est celle de toutes les familles, de tous les ménages, de la plupart des entreprises, devra devenir celle de l’État. Mais de toutes façons, nous n’aurons le choix qu’entre cette nouvelle politique, sobre et économe, ou la banqueroute, que nous n’avons plus connue depuis le XVIII ° siècle, qui conduit les pays à ne plus pouvoir payer leurs fonctionnaires et leurs retraités, à ne plus rembourser leurs feuilles de sécu. Inutile de vouloir être un grand pays si nous sommes écrasés de dettes et incapables de faire les fins de mois sans emprunter !
Nous croyons que l’assainissement de nos finances n’est pas une option parmi d’autres. C’est une nécessité qui s’imposera à tout le monde. La garantie que nous apportons, c’est que cela sera fait de façon juste, sans favoritisme, et en assurant les principes de solidarité qui ont fait la France.
En défendant ce projet de société, nous parlons au nom d’une catégorie que l’on sacrifie : les plus jeunes des Français, les enfants, et même les enfants qui ne sont pas encore nés, ceux qui viendront au monde dans les années qui viennent. Ceux-là n’ont pas de défenseurs. La politique à courte vue, la politique au sondage, les sacrifie. Personne ne parle en leur nom. On compromet leur avenir, on hypothèque leur futur, et comme ils ne peuvent pas se faire entendre, comme ils ne manifestent pas, on ne les prend pas en compte. Nous avons choisi d’être leurs défenseurs.
Ce projet est celui de notre courant de pensée, le courant démocrate. Sur tous les continents, aux Etats-Unis avec la victoire de Barack Obama, en Inde, avec le parti du Congrès, au Japon, avec le Parti Démocrate du Japon, le courant démocrate, centriste et réformiste, est celui du progrès solidaire et maîtrisé.
Nous sommes un courant central, qui refuse que la politique soit dominée par des extrêmes. Nous sommes un courant de solidarité dans la modernité. Nous sommes un courant de conciliation. Nous savons bien que les défis du nouveau siècle exigent des rassemblements nouveaux.
Lorsque la situation d’un pays est grave, il faut rassembler pour le gouverner avec sagesse et force, la plus large part des courants qui le composent. Le rassemblement est une condition du redressement. Nous avons la conviction que parmi les différentes sensibilités républicaines du pays, si l’on va au fond des choses, il y a plus d’accords que de désaccords. Le constater, c’est préparer l’avenir. Le nier, en rester aux vieux sectarismes, c’est se condamner à la régression.
Pendant des décennies, des murs ont séparé les citoyens.
Nous disons à tous : de l’autre côté de ces murs, il y a des femmes et des hommes avec qui nous pouvons parler, avec qui nous pouvons construire. Nous n’avons pas les mêmes idées, mais nous avons souvent les mêmes principes. Nous pouvons partager des valeurs, même si notre chemin n’a pas été le même.
Cette idée de surmonter les clivages, c’est notre identité, et c’est ce que la France attend aujourd’hui.